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Le village breton
Une foire exposition à caractère ethnographique
© Fonds Gérard Lecomte.
© Fonds Gérard Lecomte.
© Fonds Gérard Lecomte.
Collection : SP
Qui se souvient du village noir en 1904 et du village breton en 1910 ? La dernière livraison de la revue d’histoire de Nantes et de sa région « Neptuna » (1) retrace l’histoire de ces deux événements.
Le village Noir
C’est au cœur de l’exposition internationale organisée au Champ-de-Mars, du 21 mai au 7 octobre 1904, qu’a été installé un « village noir », une attraction itinérante. Le visiteur nantais assiste alors à des danses, des baptêmes, du sport avec la lutte sénégalaise. Il découvre des femmes préparant à manger, des artisans, des ouvriers du cuir et même un dessinateur. De cette caricature d’une tribu africaine, peu d’hommes politiques et de journalistes y trouvent à redire. La presse, comme Le Populaire, est globalement enthousiaste. Parmi, les Africains, l’homme-clé du village noir a pour nom Jean Thiam. « Ce Sénégalais musulman de 38 ans, maître horloger bijoutier, élu conseiller municipal de Gorée en 1904, est un notable d’une envergure exceptionnelle [...] Il est certainement pour beaucoup dans le succès de l’entreprise, avec un sens de la communication remarquable : ainsi a-t-il adopté un prénom français et catholique ». Les cent vingt participants resteront un mois avant de rejoindre Angers. Selon Alain Croix, « le village noir nous apparaît comme un bon révélateur de l’attitude à l’égard des étrangers dans le Nantes de la Belle Époque. La ville n’est pas tombée, sauf en de très rares moments chez une petite minorité, dans les travers offerts par le contexte national, ceux du racisme ouvert, de la xénophobie violente ».
Le village breton
Six ans après, Nantes accueille, le « village breton ». Dans le cadre des fêtes de la Bretagne, du 2 juillet au 2 août 1910, un village en carton-pâte, dans lequel évoluent femmes en coiffe et hommes en habits traditionnels, se dresse sur le cours Saint-Pierre. Même le barde Théodore Botrel viendra pousser la chansonnette avec sa femme. Les organisateurs parlent de la « reconstitution d’une rue bretonne avec ses cases rustiques » (dans la lignée du village noir) et annonce « broderies, faïences et sculpture au programme ». « L’exemple importe d’autant plus », conclut Alain Croix, « qu’il donne le ton de toutes les fêtes bretonnes pour un demi-siècle au moins ».
Stéphane Pajot, Presse-Océan, lundi 19 novembre 2007.