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Un parcours mémorable
Album-Livre d’or P.15
© Archives Lycée Livet
L’indication portée sur ce dessin ne peut toutefois être suivie.*
Eugène Livet
La chaîne des Forçats avait quitté Tours le 14 Décembre 1825 en fin d’après-midi et arriva à Château-la-Vallière pour déjeuner, le lendemain dans la matinée.
Les Forçats furent très mal accueillis par la population. Ils marchaient enchaînés deux à deux. Des gendarmes à bicorne, des sous-officiers constituaient l’encadrement, un capitaine commandait la troupe. Suivait le chirurgien Trouille, Guillaume Livet, chef de brigade de gendarmerie et maréchal des logis reçut la mission d’organiser la surveillance pendant le déjeuner que la troupe prendrait à l’hôtel de l’Écu. La consigne qu’il donna était d’éloigner les femmes et les enfants des prisonniers, assis sous les arbres de la place, qui commençaient leur maigre repas.
A cet instant, on vit sortir de la gendarmerie deux fillettes et un garçonnet, les bras chargés de victuailles. Ils s’élancèrent vers les forçats et distribuèrent équitablement leurs provisions. La troupe réapparut, le maréchal des logis salua l’officier, et, la chaîne ayant repris sa route vers sa destination, c’est-à-dire vers Brest-Pontanézen, Guillaume Livet rentra à la brigade, entouré de ses deux fillettes et de leur frère Eugène qui ne devait jamais oublier cette scène.
Déjà deux ans, à cette date, que la famille Livet vivait à Château-la-Vallière. Leurs enfants, les deux fillettes et le petit Eugène, étaient nés à Vernantes.
Jocelyn Mercier, Vernantes, 1989. Éditions du Vieux-Logis.
Le 16 mai 2008 :
En 1968, mes beaux-parents firent l’acquisition de cette maison arborant un drapeau (parcelle 111 sur le cadastre) et y ouvrirent un magasin de confection. Mes recherches généalogiques m’ont amené à établir la liste de ses propriétaires depuis 1789 jusqu’à nos jours à partir d’actes notariés. En particulier, lorsque Eugène Livet naquit en 1820, Jacques Martineau, l’ancêtre de mon épouse, venait de la vendre à M. Coudray, marchand de profession (le 4 mai 1818). Avant 1957, c’était un café-billard tenu par Auguste Couineau, adjoint au maire. C’est là que mes beaux-parents signèrent leurs promesses de mariage. En effet, avant la construction de la nouvelle mairie, l’ancienne avait été hébergée dans la très vieille église où se marièrent les parents d’Eugène Livet. D’où la présence, sans doute, d’un drapeau tricolore sur le dessin que vous possédez... »
Note de M. André Beuzon, généalogiste amateur.
© Photo André Beuzon
La maison dite "Ancienne gendarmerie"
© Photo André Beuzon
Celle-ci est encore le lieu de consultation du docteur Israël (qui n’habite plus cette maison). Cette rue mène au vieux lavoir de la commune, encore fonctionnel...
© Photo André Beuzon
Le 26 juin 2008 :
En août 1939, la municipalité de Vernantes devait faire apposer une plaque commémorative sur la « maison natale d’Eugène Livet » (officiellement l’ « ancienne gendarmerie » située 4 rue Eugène Livet, mais la guerre en empêcha la réalisation. Depuis, plusieurs plaques y furent apposées).
Les 4 et 28 août 2008 :
L’étude du plan cadastral napoléonien de 1825 concernant Vernantes (section B3 de la Bristière, Archives du Maine-et-Loire en ligne sur internet), ne mentionne pas l’existence de cette maison dite « Ancienne gendarmerie ». Le registre de la commune mentionne seulement qu’Eugène Livet est né « au bourg »."
© Photo André Beuzon
© Photo André Beuzon
Le 8 mai 1972, la municipalité donna le nom d’Eugène Livet à une rue de Vernantes.
En 1816, leur père, Guillaume Livet, ancien sergent de grenadiers de la Garde Impériale, y avait fait ses débuts dans la gendarmerie en qualité de brigadier. Il épousa Marie Landry, fille de l’intendant du Marquis de Maillé la Tourlandry qui était à l’époque, maire de Vernantes. En 1814 Il reçut, des mains de l’empereur Napoléon, la croix de la Légion d’Honneur que le gouvernement de Louis XVIII lui rendit plus tard.
Il épousa donc Marie Landry en 1817, le 21 septembre, elle avait à peine vingt ans, il en avait trente-quatre. Le Marquis de Maillé procéda lui-même au mariage de Guillaume Livet entouré de ses témoins, les gendarmes Michel Perrin et Sylvain Junin. En grand uniforme de gala. Les témoins de la mariée étaient de qualité, raconte Georges Creveuil, le Comte Charles de Maillé la Tourlandry, colonel au 23ème Régiment de Chasseurs à Cheval, le Comte Jean de Lubersac, colonel, Chevalier de Saint-Louis demeurant au château d’Etiau, situé sur la commune de Saint-Philbert du Peuple.
Vernantes était en fête, les habitants se pressaient sur la route pour admirer le cortège à l’appel des cloches, le curé bénissait l’union dans la vieille église de Vernantes où, deux ans plus tôt, les Prussiens de l’armée d’occupation célébraient les offices luthériens.
Album-Livre d’or P.21, Église de Vernantes
© Archives Lycée Livet
Le petit Eugène naissait trois ans plus tard, le 13 août 1820.
Acte de naissance d’Alexandre Eugène Livet
© Archives départementales du Maine-et-Loire.
En 1825, Guillaume Livet devenait maréchal des logis, chef de la brigade de gendarmerie de Château-la-Vallière. C’est dans ce nouveau poste que la croix de la Légion d’Honneur lui fut rendue. En 1827, Guillaume Livet fut affecté à Bourgueil.
Copie de l’État de Services de Guillaume Livet, décoré de la Légion d’Honneur en Avril 1815, décoration annulée après Waterloo (il faisait partie du 9ème Régiment des Grenadiers à pied de la Garde Impériale) et redécoré le 30.10.1827
© Hélène Carcassonne
Brevet de Chevalier de l’Ordre Royal de la Légion d’Honneur décerné à Guillaume Livet.
© Archives Lycée Livet
© Hélène Carcassonne
© Hélène Carcassonne
Eugène Livet avait dix ans quand sa famille quitta Bourgueil pour s’installer à Beaufort-en-Vallée, l’année même de la Révolution de 1830.
Guillaume Livet et son fils se rendaient souvent à Vernantes où ils avaient laissé de nombreux amis.
A quatorze ans, l’écolier quitta le collège Beaufort où il n’avait joui que de l’agrément des deux allées d’arbres du jardin. En 1836, il se classa quatrième sur douze candidats au concours d’entrée à l’École Normale d’Instituteurs d’Angers.
© Archives Lycée Livet
Il fut nommé à la Pouëze le 12 septembre 1838. Le sort n’avait pas réservé au débutant un poste de choix et, au soir des premiers jours de son installation, il put établir le premier de ses nombreux bilans. Les motifs de désenchantement ne lui manquaient pas : solitude, classe et logement misérables, école à peu près vide d’élèves.
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On voit sur la carte postale la première école avec mairie sur la gauche. Eugène Livet l’a vu construire mais n’en a pas profité. Décidée en 1838, elle a ouvert ses portes à la rentrée 1840.
Il intéressant de savoir dans quel contexte Eugène Livet arrive à La Pouëze et qui est le personnage qu’il remplace car cela explique sûrement le fait qu’il se sente seul, que la commune exige "un bon maître pour rétablir l’honneur de l’école" (c’est lui qui le dit dans le Magasin Pittoresque page 475).
Quant à la médiocrité des lieux, cela n’allait pas durer puisque l’école et la mairie étaient en construction. La commune était de bonne volonté et avait été parmi les premières après la loi Guizot à vouloir une école mais comme toujours il fallait que les finances suivent. Cela arriva enfin.
Eugène Livet est arrivé à La Pouëze après quelqu’un qui ne donnait pas satisfaction et qui fréquentait les ardoisiers. Ce qui explique peut-être ce sentiment de solitude qu’il a ressenti. À mon avis, il devait avoir eu des consignes très strictes de la commune et de l’école normale de ne fréquenter personne.
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Un extrait d’acte de naissance qu’Eugène Livet a dû rédiger en octobre 1838. La raison de ce choix : c’est l’acte de naissance du philosophe Alfred Fouillée qui fut aussi le mari de Augustine Fouillée. Cette dernière a écrit sous le pseudonyme G.Bruno "le Tour de France par deux enfants" (il faut comparer cette écriture avec celle des lettres d’Eugène Livet).
Françoise Poussin. Groupe patrimoine de La Pouëze
À la rentrée de 1840, Eugène Livet fut promu au poste supérieur de Saint Mathurin, localité où son père, retraité, et sa mère, receveuse des postes, étaient établis depuis quelque temps.
En 1841, Eugène Livet passa maître adjoint à l’École Normale d’Angers.
Album-Livre d’or P.30
© Archives Lycée Livet
© Archives Lycée Livet
© Archives Lycée Livet
© Archives Lycée Livet
© Archives Lycée Livet
Devenir chef d’une institution où il organiserait les études selon des principes dont il prévoyait l’efficacité, voilà le projet qu’Eugène Livet caressait depuis longtemps.
En 1846, il acheta à Nantes une sorte de pensionnat qu’il fit prospérer sous le nom de Pension Notre-Dame.
Album-Livre d’or P.32
© Archives Lycée Livet
"La pension est située dans la rue Neuve des Capucins qui descend en pente rapide de la rue de l’Héronnière vers le quai de la Fosse. Maison bizarre. Ici la pension est au rez- de- chaussée, mais ce rez -de -chaussée surplombe le quai de la Fosse, et la voici au 1er étage ; par contre, si l’on y accède par la rue de l’Héronnière, c’est au sous-sol qu’on croit s’y trouver !"
Les élèves étaient répartis en 3 groupes : classes élémentaires, moyennes, supérieures, et en 3ème supérieure préparation aux Arts et Métiers avec des travaux pratiques d’ajustage et de menuiserie. Inscription pour l’année 1846-1847 : 66 élèves.
"Livet avait entendu rompre avec des procédés qui lui semblaient avoir fait leur temps. Il apportait une méthode où n’entraient ni le martinet ni la patoche, un enseignement qui débordait le cadre de la seule langue latine et qui passait la simple étude des notions rudimentaires de la lecture et du calcul. On leur enseignait le dessin, l’anglais, la musique... Les travaux pratiques auxquels collaborèrent deux artisans du voisinage furent bien accueillis par les enfants."
En 1848, installation de la Pension Notre Dame rue de la Verrerie. Il réussit si bien que le nombre croissant de ses élèves l’obligea rapidement à chercher un autre local.
Album-Livre d’or P. 46
© Archives Lycée Livet
En 1848, les troubles furent nombreux," l’industrie chômait, les petites pensions tremblaient pour leur avenir" On demanda à Livet de transférer sa pension rue de la Verrerie. Livet était à court d’argent. Le bilan de l’année 47 n’avait pas tenu ses promesses. Son propriétaire le menaçait de poursuites. A Nantes, il ne pouvait rencontrer aucun secours. Il fit le voyage d’Angers et revint avec la somme qu’on exigeait de lui." Il s’installa donc au 13 rue de la Verrerie, à l’angle de la rue d’Alger : 10 fenêtres sur chaque rue, 7 pièces au rez-de-chaussée, 7 au 1er étage. La division des études en trois cours était conservée, et chaque cours se subdivisait maintenant en deux sections. Les études des Cours moyen et supérieur étaient "faites en vue du commerce et de l’industrie". La section industrielle préparait directement aux carrières de l’industrie et aux examens d’entrée aux Écoles des Arts et Métiers. Les élèves étaient spécialement exercés aux expériences de physique, aux manipulations chimiques, aux opérations géométriques sur le terrain et aux travaux pratiques de mécaniques et de menuiserie. Dans la section commerciale, l’étude des langues vivantes était l’objet d’une attention toute spéciale ; deux répétiteurs, l’un, anglais, l’autre allemand passaient chaque jour plusieurs heures dans l’établissement. Les élèves étaient habitués de bonne heure à la conversation."
Rentrée 1848 : 78 élèves
Rentrée 1850 : 103 élèves
1854-1856 : 156 élèves
1859-1860 : 212 élèves
1860-1861 : 240 élèves
"L’uniforme de la pension est maintenant bien connu dans la ville et dans les environs. La tunique de drap bleu aux boutons dorés tombe jusqu’à mi-cuisse ; elle est garnie de rouge au collet et aux épaulettes, et d’un liseret au poignet de chaque manche. Une ceinture de cuir verni à boucle dorée prend la taille. Le pantalon est de drap bleu en hiver, de toile blanche au beau temps. Le képi est bleu, orné d’un galon rouge." Le succès lui même lui créa bientôt un autre souci : l’établissement devint insuffisant et le directeur dut se mettre en quête d’un local supplémentaire où installer l’atelier dont il rêvait (ses élèves continuaient à s’exercer au dehors) et de nouvelles classes devenues indispensables." C’est ainsi qu’il se porta acquéreur de locaux et jardins d’un seul tenant à deux cents mètres de la Pension, rue Sainte Marie, au numéro 6, en contractant de nombreux emprunts.
Album-Livre d’or P. 2
© Archives Lycée Livet
Vers 1850 dit A. Vélasque, Livet "était un homme très maigre, très élancé, très actif. Le port régulier d’un chapeau à haute forme en faisait à nos yeux d’enfant un homme d’une grandeur extraordinaire, telle que pendant de longues années, pour mon compte, le superlatif de la taille chez un humain se présenta à mon esprit sous ses traits."
Passeport pour l’Angleterre.
© Archives Lycée Livet
La Pension rue Sainte Marie
© Archives Lycée Livet
"Cette fois, il semblait que l’espace ne lui serait plus mesuré. Qu’un bâtiment de trois étages s’élève en 1864, et il y a place pour une seconde construction quelques années plus tard, pour de nouveaux ateliers en 1869, pour des bâtiments annexes et pour un gymnase les années suivantes. Le choix de M. Livet s’était porté sur un architecte "peu connu, consciencieux, docile à sa volonté d’être économe et prudent". Depuis plusieurs mois, M. Accard traçait les plans, produisait le devis, surveillait l’exécution du premier travail : de chaque côté d’un portail en fer forgé, une murette surmontée d’une grille forme clôture sur la rue. Trois cours de récréation, plantées d’arbres et séparées par des parterres fleuris, s’ouvrent immédiatement derrière, celle de droite réservée aux élèves du cours élémentaire, celle de gauche aux élèves du cours moyen, la troisième à ceux du cours supérieur. Au second plan, l’édifice ; il se compose d’un bâtiment central flanqué de deux ailes ; des constructions plus basses destinées à abriter les ateliers de mécanique et de menuiserie partent à l’extrémité de chacune des ailes, rejoignent la murette, ferment la propriété à l’est et à l’ouest."
Aux étages du bâtiment principal : les classes, les salles d’études, de musique, de dessin linéaire et de dessin artistique ainsi que les collections industrielles et la collection des travaux d’élèves. Année scolaire 1864-65 aménagement des ateliers. Inauguration le 1er janvier 1866 des deux ateliers situés de part et d’autre de la cour de récréation. Dès 1869 un atelier fut transféré dans le gymnase rue des Coulées. Une fonderie fut aménagée dans un local devenu vacant, un ancien petit atelier.
1865 : 266 élèves
1867 : 304 élèves
1869 : 330 élèves
Le succès était là, mais il fallait sans cesse trouver des fonds pour agrandir et donner un "enseignement technique qui faisait partout des progrès rapides et qui était donné gratuitement par la ville." En 1892 la dette est de plus de "300 000 frs !"
Un premier projet de rachat par l’État échoua. Le second réussit et le projet fut voté définitivement et l’entrée en possession décidée pour le 1er juillet 1898. Livet va avoir 78 ans.
1898 - L’Institution compte plus de 500 élèves.
Eugène Livet, Officier d’académie en 1865.
© Archives Lycée Livet
Eugène Livet, Officier de l’Instruction publique en 1872.
© Archives Lycée Livet
En 1877, Eugène Livet était fait Chevalier de l’Ordre National de la Légion d’Honneur.
Le document a été découpé à l’emplacement de la médaille. Cette décoration, à ce jour, n’a pas été retrouvée.
© Archives Lycée Livet
Journal Officiel. 27 mars 1890
© Fonds G.Lecomte
© Fonds Hélène Carcassonne
© Mairie de Nantes. Photo Stephan Ménoret
L’inauguration du buste d’Eugène Livet
"Ce matin a eu lieu, dans le Musée de Technologie de l’École Nationale Professionnelle, l’inauguration du buste du regretté fondateur de l’École Eugène Livet, et du médaillon de son fils, qui durant 30 années, comme le Phare le rappelait ces jours derniers, lui apporta la collaboration la plus dévouée et la plus affectueuse.
Le buste, est l’œuvre de M.Le Bourg ; le médaillon est d’un autre artiste nantais, M. Bourdeau."
Le Phare, 27 novembre 1920.
Eugène Livet par lui-même. Le Magasin Pittoresque, 1906-1907
Portrait d’Eugène Livet. Emmanuel Fougerat*, 1905.
Récolement (dépôts d’œuvres d’art) effectué le 4 juin 2010.
* Directeur de l’École des Beaux-Arts de Nantes
© Mairie de Nantes. Photo Stephan Ménoret
Ce portrait se trouvait initialement au Musée des Beaux-Arts
Extrait de la brochure publiée par la C.G.T lors du congrès confédéral de 1938
© Archives lycée Livet
Extrait d’une lettre de Emmanuel Fougerat, à propos de sa rencontre avec Eugène Livet, pour exécuter son portrait à la demande des anciens élèves. Courrier cité par Georges Creveuil.
Paris le 1er mars 1937
... "Je venais de fonder l’École des Beaux-Arts de Nantes en 1904 quand j’ai exécuté le portrait de M.Eugène Livet en 1905 dans le premier atelier de l’École des Beaux-Arts.
M. Livet avait alors 84 ans, il venait à pied de la petite place qui porte aujourd’hui son nom, et où il demeurait.
M. Livet était très grand...Je l’ai peint souriant, et il ne pouvait être exprimé qu’avec le sourire, car il était la bonhomie même. Toujours gai, il racontait toutes les aventures parfois décevantes de ses débuts, sans aucune acrimonie. Il plaisantait doucement des erreurs des hommes politiques qui s’étaient trompés sur son compte, notamment de certaines personnalités qui avaient tout fait pour arrêter l’essor de son école professionnelle....Il était serein, sincère et délicieusement vrai."
En 1910, Eugène Livet était fait Officier de l’Ordre National de la Légion d’Honneur.
© Archives Lycée Livet
Le Phare de la Loire.
© Archives Lycée Livet
© Photo Ph.P
© Photo Ph.P
Coin de la rue Voltaire (2ème étage, là où Eugène Livet s’installa pour sa retraite.
Resté seul, le grand-père se loge en compagnie d’une gouvernante, place Notre-Dame, à l’angle de la rue Voltaire.
Les heures sont longues, pénibles. Il n’y a plus autour de lui la présence affectueuse de ses enfants ni la vie émouvante d’une école. Il lui semble être devenu un être inutile, et châtié de ce fait. Il en est à se repentir d’avoir manqué sa vie, lui, qui , n’a pas même réussi à conserver à son fils une situation équivalente à la sienne.
Les durs moments ! A Paris son fils appelle au secours. À Nantes, seul, il vaque par son appartement à de menus travaux pour distraire sa pensée.
Bientôt il est amené à son bureau. Il y reste inactif, sans courage, sans désir ; il ne prend pas un livre, n’ouvre pas un carnet. A quoi bon ? Il regarde sans les voir les passants sur la place, dans la rue. Il attend un appel, une visite, un baiser de ses petits-enfants. Rien. Ce sera toujours ainsi maintenant, l’abandon, le silence.
Georges Creveuil, Les annales de Nantes et du pays nantais, N°204, 1982, Une belle figure nantaise Eugène Livet.
"J’allais, une fois l’an, rendre visite de 1903 à 1906, à celui qui, bien qu’éloigné, avec amertume, de l’école qu’il avait fondée, que son fils avait dû à son tour quitter, était resté à proximité, dans un logement modeste, car ses ressources étaient maigres, à l’angle de la rue Voltaire et de la place où est son buste, au deuxième étage, au dessus du bureau de tabac."
Lettre de R. Prénaud à M. Jean Husson ancien proviseur, 2 janvier 1980.
© Photo M.L
Mort d’Eugène Livet le 22 août 1913
Acte de décès d’Alexandre Eugène Livet
© Archives départementales du Maine-et-Loire
Les adieux à Eugène Livet
© Archives Lycée Livet
© Archives Lycée Livet
© Archives Lycée Livet
© Archives Lycée Livet
© Archives Lycée Livet
© Archives Lycée Livet
Association amicale des anciens élèves de l’Institution Livet et de l’École Nationale Professionnelle Livet. Résumé des travaux.
Années 1913-1914-1915.
© Archives lycée Livet
Carte de deuil - non datée - rédigée par Eugène Livet fils
© Fonds Philippe Nevo
© Archives Lycée Livet
© Archives Lycée Livet
Place Eugène Livet
Monument élevé à la mémoire d’Eugène Livet, à Nantes le 8 Janvier 1933, sous la présidence de Monsieur H. Duclos, Sous-Secrétaire d’État à l’Enseignement technique.
© Archives Lycée Livet
© Archives Lycée Livet
© Archives Lycée Livet
© Archives Lycée Livet
© Archives Lycée Livet
© Fonds Hélène Carcassonne
André Voyer Ingénieur A. et M. 1981
© Archives Lycée Livet
1951
Après le monôme : hommage au père fondateur de l’école. ( A.S. 1957/1958 )
© Fonds TM1 Ex58
© Archives Lycée Livet
© Photo Ph.P
Place Eugène Livet
© Photo Ph.P
Place Eugène Livet. Automne 2009.
© Photo Ph.P
Place Eugène Livet. Automne 2010.
" En quittant le bateau, moi, petit instituteur, toujours obsédé de cette idée de cette idée de mon enfance d’être un conquérant, en apercevant les quais, je me dis, en moi-même : "Quand je pense que voilà une ville qu’il me faut conquérir !"
J’étais à Nantes. Qu’allais-je y devenir ? Qu’y suis-je devenu ?"
Eugène Livet. L’institution Livet et l’enseignement dans la seconde moitié du XIXème. Histoire de cet établissement. Naissance de l’enseignement technique en France.
© Photo M.L
Décembre 1932
© Archives lycée Livet
Place Eugène Livet
© Photo Ph.P
Plaque commémorative apposée au dos du monument
© Photo Ph.P
Cimetière Miséricorde
Charles Lebourg, buste d’Eugène Livet (1913)
Le 3.09.1913, le Maire de Nantes, Paul Bellamy, délibérait avec son Conseil Municipal, d’une concession au Cimetière Miséricorde.
© Photo Ph.P
Le Populaire. Lundi 29 novembre 1920
© Fonds G.Lecomte
Eugène LIVET fils
Né le 12 août 1851, rue de la Verrerie, Eugène Livet fils, ou plus exactement, Eugène Guillaume, Clair, Émile Livet, collabore avec son père à partir de 1880 et apporte à la direction de l’Institut Livet, devenu École Normale Professionnelle, un concours précieux en enlevant à son père le lourd souci de toute la partie administrative, lui permettant de se consacrer au perfectionnement de sa méthode d’éducation.
Il épouse, le 2 février 1878, à l’âge de 26 ans, Narcisse Marie Éloïse Deluen, fille de feu Louis Marie Julien Deluen, docteur en médecine, et Marie Rose Bertin, âgée également de 26 ans et domiciliée rue Saint-André.
Le Phare de la Loire du lundi 16 février fait part du décès, survenu à Paris, 72 rue Claude Bernard, le 13 Février 1942, après une courte maladie, d’Eugène Livet fils. Son grand âge, 91 ans, l’avait empêché de faire les deux dernières années le pèlerinage annuel qu’il accomplissait sur la tombe de son père et au cours duquel il reprenait contact avec ses anciens élèves dont le souvenir ne le quittait pas.
Selon son désir, son corps devait être inhumé à Nantes dans le monument érigé par la piété des anciens élèves de l’École. Les circonstances n’ont pas permis de réaliser cet ultime désir et la sépulture provisoire a eu lieu au cimetière parisien d’Ivry le 18 février 1942. L’Amicale des Anciens Élèves informe, dans Le Phare de la Loire du Jeudi 5 Mars 1942, « les amis et admirateurs d’Eugène Livet et de son fils que, en accord avec l’administration municipale et la famille, elle fixera la date d’inhumation définitive à Nantes, cérémonie qui honorera et perpétuera la mémoire de ces deux hommes de bien ».
Non seulement le corps n’a pas été transféré à Nantes, mais encore la concession trentenaire n’a pas été renouvelée et la sépulture est susceptible d’être reprise d’un moment à l’autre. (Lettre du conservateur du cimetière parisien d’Ivry en date du 22 Janvier 1990). Cependant, sur la tombe, au cimetière Miséricorde, un médaillon représentant Eugène Livet a été placé sous le buste de son père.
© Claude KAHN et Jean LANDAIS, Quinze lieux de mémoire à Nantes Ouest-Éditions.
La concession dans laquelle se trouvait inhumé Monsieur Eugène LIVET a fait l’objet d’une reprise administrative en août 2008. Cette sépulture se trouvait dans le cimetière parisien d’Ivry à la 40ème division, 17ème ligne, tombe n° 21.
Le Conservateur du cimetière parisien d’Ivry, le 21.04.2010.
© Fonds Hélène Carcassonne
© Fonds Hélène Carcassonne
Émile Porcher Na 38-42
Résistance de l’Ouest, cérémonie du 22 août 1948
© Fonds Hélène Carcassonne
Cérémonie au Cimetière Miséricorde
(Georges Creveuil est à gauche sur la photo)
© Archives Lycée Livet
Cimetière Miséricorde
Photo Ph.P
Cimetière Miséricorde
© Photo Ph.P
Cimetière Miséricorde
© Photo Ph.P
L’art statuaire au cimetière Miséricorde
Passée la grille d’entrée monumentale, ce qui frappe le visiteur pénétrant dans le cimetière Miséricorde, c’est l’ensemble des chapelles néogothiques bordant l’allée centrale en forme de croix, plantée d’ifs et de cyprès. Derrière ces chapelles, les monuments funéraires apparaissent hétéroclites : stèles, pierres tombales, pyramides, obélisques, colonnes complètes ou brisées…
Parmi ces tombes, 10 bustes et 31 médaillons ornent les sépultures et nombreuses sont les œuvres de sculpteurs nantais très célèbres, tels Amédée Ménard, Charles Le Bourg et Sébastien de Boishéraud.
Charles Le Bourg
Fils d’un libraire demeurant rue Bertrand Molleville, il naît à Nantes le 31 janvier 1829.
C’est lui qui sculpte la statue en bronze, aujourd’hui disparue, du docteur Guépin, la statue équestre de Jeanne d’Arc, place des Enfants Nantais, et qui réalise pour Sir Richard Wallace les fontaines à boire que l’on retrouve dans nombre de jardins publics.
Dans le hall d’entrée du Musée des Beaux-Arts, on peut admirer l’Enfant à la sauterelle, sculpture en marbre blanc.
Au cimetière Miséricorde, on a de lui trois médaillons, ceux de Babin-Chevaye (1887), d’Émile Mellinet (1894) et de Charles Le Roux (1895), ainsi qu’un buste, celui d’Eugène Livet (1913).
Claude Kahn
Les Annales de Nantes, 4ème Trimestre 1994, N° 254.
Cimetière Miséricorde. Emplacement 14.
Bibliographie
Éric Lhommeau, Karen Roberts :
L’histoire des fontaines Wallace
Guide du cimetière Miséricorde de Nantes.