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Claude Bizon
Naissance à Tiffauges (85) le 15 octobre 1930
Formation :
École primaire à Tiffauges 1937-1944
CEP passé aux Herbiers en 1944
Examen d’entrée en année préparatoire pour l’ENP Livet en juin 1944 (7ème / 102)
Concours d’entrée à Livet juin 1945
Scolarité Livet Promo 1945-1949
© Fonds Claude Bizon
© Fonds Claude Bizon
Diplôme ENP juin 1949
Concours d’entrée au " Cycle d’enseignement pratique de modernisation rurale tropicale " (rue Dumé d’Aplemont au Havre) en juin 1949.
7 places. J’y suis rentré avec mon copain de Livet : Guillemot. Cette formation préparait des jeunes cadres techniques pour le Ministère de l’Agriculture, destinés à des postes dans les colonies africaines de l’époque.
Durée de formation : une année plus des stages dans une école d’agronomie et un centre de motoculture. Ce qui m’a amené près de Toulouse à l’école d’Ondes (1949-1950).
© Fonds Claude Bizon
Service militaire d’octobre 1950 à avril 1952 à l’école ESMIA de Strasbourg, puis affecté à Coëtquidan à la compagnie de protection de l’école interarmes (Saint-Cyr).
Carrière :
1952. Dès ma libération de l’armée, je suis affecté par le Ministère de l’Agriculture à la Station de Recherches agronomiques d’Akandje en Côte d’Ivoire. Je suis chargé de mettre en œuvre et de gérer les matériels de débroussage et de culture arrivant à la station dans le cadre du plan Marshall.
Cette station très récente en 1952 doit se développer pour se spécialiser dans la recherche des maladies des caféiers et leurs traitements.
Tous les matériels arrivaient conditionnés en caisses (bulldozers, tracteurs, machines de traitement des récoltes de café, etc…) et devaient être mis en service avec peu de moyens !
Au Havre, on nous avait inculqué l’essentiel des techniques de maçonnerie et de constructions métalliques. J’ai dû avec des mécanos "du cru" installer l’usine à café et construire ou plutôt faire construire (avec une main d’œuvre totalement à former !) des habitations (pisé et toits de papeaux !) pour les 150 ouvriers et leurs familles de la station. J’étais supervisé par 2 ingénieurs agronomes responsables de la station. Je suis resté là 2 ans.
1954. Hélas rapatrié sanitaire (paludisme, bilieuse et autres problèmes de santé lié à l’environnement hostile : nous étions en brousse !).
Débarqué au Val de Grâce, je suis resté un an hors activité à Nantes.
1955. Retour dans la région toulousaine où j’avais connu ma femme et je m’étais marié.
De 1956 à 1958. Premier job en France métropolitaine comme vendeur à la Société Vendeuvre de Bar-sur-Aube et ceci sur le secteur de la Région Midi Pyrénées (machines agricoles et moteurs marins).
De fin 1958 à 1986. Carrière à la Société Poclain.
© Fonds Claude Bizon
Je décroche un poste de délégué commercial dans cette société basée dans l’Oise, mais pour travailler sur tout le Sud-Ouest…puis l’Espagne, le Portugal et tout le Maghreb : Maroc-Algérie-Tunisie. Mission : organiser et développer le réseau des concessionnaires de la marque. Beaucoup de travail et surtout des déplacements.
J’ai la chance de pouvoir compléter ma formation par des stages de haut niveau en gestion comptable et financière, management, gestion d’entreprise, commerce international (tout ceci en particulier grâce à la Cegos).
Lorsque j’y entre, Poclain est une PME d’environ 200 personnes qui a pratiquement créé les premières pelles hydrauliques, ce produit à l’époque n’existant pas pour ainsi dire sur les marchés des matériels T.P.
Grâce à sa politique de recherche et d’esprit d’innovation de sa Direction et de ses cadres, Poclain investit fortement en unités de production dans l’Oise : usine du Plessis-Belleville, de Verberie, de Crépy-en-Valois.
Poclain passe en 10 ans de 200 à près de 9000 personnes et devient une société qui couvre plus de cent pays dans le monde.
1973. Après avoir beaucoup "bourlingué" et acquis une certaine expérience dans le domaine commercial et la gestion d’entreprise, je me vois confier l’installation à Toulouse de la première filiale de vente directe "Constructeur".
Poclain Toulouse restera sous ma responsabilité jusqu’à mon départ en retraite en 1986.
Je pense que ce que j’ai réussi à Toulouse tient pour une part importante à ma formation à Livet. En effet sans de solides bases techniques et technologiques, on ne peut pas présenter ces biens d’équipements que sont les matériels de T.P. (leurs performances, leur polyvalence et leur adaptabilité sur divers chantiers) à des chefs d’entreprises ou des ingénieurs d’achats dans l’industrie.
© Fonds Claude Bizon
© Fonds Claude Bizon
En vous présentant ma carrière professionnelle, je pense aux jeunes qui sont aujourd’hui dans les murs de Livet, chargés d’histoire et de tant de persévérance de la part des professeurs, de leur courage à surmonter les difficultés du quotidien et à vouloir perpétrer les qualités de ce très bon établissement ! Que ces jeunes n’oublient pas que la formation (connaissances et comportement) qu’ils ont reçue à Livet est une base très solide sur laquelle ils peuvent s’appuyer pour réussir, et ceci dans des secteurs d’activité très diversifiés.
Ma carrière peut paraître très atypique en partant d’une formation technique ! Mais il faut savoir regarder autour de soi, savoir écouter (ce qui est beaucoup plus difficile à faire que de parler !) et surtout savoir s’adapter quelque soit la situation.
Pendant sept ou huit ans, au début de ma retraite, j’ai rejoint le B.D.I (Bureau de Documentation et d’Information) d’un lycée de Toulouse et avec une douzaine de parents d’élèves nous avons essayé de faire connaître et comprendre le monde du travail aux lycéens, et cela m’a paru particulièrement important pour leur réussite professionnelle.
Années Livet
Pendant mes années Livet 1945-1949 ce furent les années guerre et après-guerre.
Je voudrais parler, en quelques mots, d’un grand Monsieur, du domaine de l’aviation légère que j’ai eu l’honneur de connaître grâce à mon père : René Leduc. Mon père, qui était un des mécaniciens qui l’ont aidé à construire et faire voler les appareils de performances qu’il a conçus, m’a fait côtoyer M. Leduc et j’ai pu comprendre qu’à 17 ou 18 ans et même avec une bonne formation ENP Livet on avait beaucoup à apprendre !....
© Fonds Claude Bizon
© Fonds Claude Bizon
En 1949, alors que j’étais en 4ème à Livet, mon père a eu l’idée de construire un modèle réduit du moteur du Potez 60 que pilotait Mermoz. Avec beaucoup d’aide de mon père j’ai fait, cette même année, les plans au 1/10e de ce moteur.
© Photo Claude Bizon
Ce moteur est actuellement exposé dans les locaux de l’Aéroscope :
Banc d’essai de la maquette du moteur du Potez 60 de Mermoz
© Photo Claude Bizon
Souvenirs livétiens
Livet, 60 ans après, c’est encore l’amitié qui me lie à quelques copains d’époque.
Yves Le Bouil, cadre chez Renault et qui a, si je suis bien renseigné, travaillé au développement de la R5 Turbo, par exemple…
Je me souviens de quelques facéties de l’époque : on prenait beaucoup de plaisir à enlever le battant de la cloche près du bureau de M. Cébron (le surge) qui piquait de belles colères !… Ou accusant toujours les internes, car c’est le matin qu’il n’y avait plus de son de cloche ! Et pourtant ce n’étaient pas forcément les internes les coupables…
Je me souviens aussi de notre prof de géo, en 2ème année. On l’appelait Jojo…il adorait le chocolat…Il fallait alors aller "taper" les soldats américains, en ville, pour récupérer quelques tablettes et avoir un cours de géo…décontracté !
Je me rappelle aussi notre prof de Chimie qui, je pense s’appelait Furst ?... (je me trompe peut-être) et qui de temps en temps nous régalait d’un récital de piano.
Enfin j’aimerais qu’un rescapé de ma chère promo me dise si j’ai bien retenu, mot pour mot, la définition du minus telle qu’elle était à l’époque : "un minus est un être infiniment bête et stupide qui ne vaut pas le quart de la dix millionième partie du téton, droit ou gauche, d’une puce, mâle ou femelle, posée, inclinée à 45 degrés, sur un des poils de la queue d’un caniche blanc et boiteux et qui n’a pas bouffé depuis 15 jours".
Bien connaître cette définition évitait quelques soucis avec les Anciens et en particulier de cirer leur godasses !
La définition a-t-elle changé aujourd’hui ?
BIB’S. Promo 45-49. TI2.
Claude Bizon.Tous droits réservés.