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Sur Radio bleue : émissions du 27.09 au 2.10 et du 4.10 au 10.10.2010
"Récits de Loire-Atlantique et de Vendée"
Radio bleue
La diffusion est réalisée ainsi :
. 5 mn, à 9 h 40, du mardi au vendredi.
. 20 mn, diffusion complète le samedi matin de 11h 25 à 12 h.
"Un ancien élève de l’ENP" : samedi 9 octobre, à partir de 11h 25
"Eugène Livet, son œuvre" : dimanche 10 octobre, 9h30 - 10 h.
Histoire d’Eugène Livet
Place Eugène Livet
© Fonds J.Y Bellayer
Place Eugène Livet
© Photo M.L
© Fonds J.Y Bellayer
Jean-Yves Bellayer, guide conférencier, a prévu un exposé en 4 séquences :
. De sa naissance à 1846
. La pension Notre-Dame, 1846 à 1864
. L’Institution Livet, 1864-1898
. La retraite : 1898-1913
Diffusion à partir du Lundi 27.09.2010
© Photo M.S
Souvenirs de l’ENP École Nationale Professionnelle Livet
Michel Kerézéon, ancien élève, témoignera sur la vie à l’École :
Les enseignements, la préparation aux grandes écoles, la vie quotidienne et les traditions.
Diffusion à partir du Lundi 4.10.2010
© Archives lycée Livet
FRANCE Bleu Loire Océan
Émission-enregistrement du 27 septembre 2010
* * * * * Récits de Loire-Atlantique et de Vendée
L’École Eugéne LIVET
Témoignage d’un ancien élève de l’École Nationale Professionnelle
1. Un Livétien de l’ENP
2. 4 années d’enseignement technique
3. Réflexions complémentaires
4. Aujourd’hui, notre regard sur le Lycée
* * * *
1. Un Livétien de l’ENP Livet Depuis 1846 - date de l’arrivée d’Eugène Livet à Nantes et du début de l’histoire de l’École -, plus de 15 000 anciens élèves peuvent se « réclamer » de Livet. Une École dont l’appellation a évolué : successivement Institution rue Sainte-Marie, ENP née en 1898, Lycée technique d’État en 1962, Lycée technique régional en 1985 et aujourd’hui Lycée général et technologique.
L’ENP s’est installée en 1910 sur le site actuel dans les locaux de l‘ancien Grand Séminaire de Nantes, rue St Donatien, dénommée ensuite rue Dufour.
Ma Promotion 1943-47 est née à la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1944. Elle a connu les conditions de vie de la guerre, de l’occupation et de la Libération. Des conditions qui l’ont marquée profondément dans sa propre histoire, qui s’inscrit dans celle de l’ENP de 1898 à 1961. Mon témoignage est celui d’un élève finistérien, qui a dû faire ses études secondaires techniques dans les ENP de Chalon-sur-Saône et de Nantes.
Voici quelques repères chronologiques :
. 1943 : - le concours d’entrée passé à Quimper
septembre : suite aux bombardements de Nantes, l’ENP est fermée. Le repliement dans 8 autres ENP est organisé.
. 1944 : ma demi-promotion de 1ère année arrive le 13 janvier à l’ENP Nicéphore Niepce de Chalon.
Après des vacances forcées - conséquence du débarquement allié - dans un château dans le Charolais, au sud de Cluny, nous reprenons nos études en 2e année, le 1er octobre.
Et ce n’est que fin décembre nous retrouvons nos familles.
. 1945 : à partir de janvier, c’est la poursuite de nos études à Nantes pour une scolarité en 2e, 3e et 4e année.
L’identité de notre Promotion se définit avec quelques chiffres :
125 admis au concours d’entrée en 1ère année, mais seulement 38 à Chalon et 37 à Oyonnax « acceptent » le repliement lointain.
Toutefois, à la sortie de l’École en juillet 1947, l’effectif de la promotion sortante est de 105 : la promotion initiale, réduite à 41, s’est enrichie de redoublants ou d’élèves d’origines diverses.
Après notre « épopée » chalonnaise - avec un remarquable professeur de lettres nantais, qui nous a accompagnés, devenu « notre « père adoptif » loin de nos familles -notre histoire s’est poursuivie à Nantes pour 3 ans d’internat ou d’externat pour les Nantais.
2. 4 années d’enseignement technique
La scolarité peut être présentée suivant 2 aspects :
. L’enseignement
. Les conditions de vie
Tout d’abord l’enseignement…
Je suis entré à l’ENP, plutôt qu’au Lycée, d’abord par souci paternel d’avoir une formation professionnelle - avoir un métier - et puis parce que l’École professionnelle de Brest était fermée depuis 1942 à cause des bombardements que nous avons subis.
L’enseignement technique reçu est celui du secondaire, en 2 parties essentielles :
. Les matières classiques pour la culture générale et scientifique
. La formation professionnelle par le dessin industriel (la 1ère boîte de compas… ), l’atelier (le rude apprentissage à la lime de l’ajusteur… ) et la technologie d’atelier.
Nos cahiers, nos carnets d’atelier, nos dossiers scolaires précieusement conservés sont encore d’excellents témoignages.
Les 2ères années sont communes, en 2 sections. Puis le parcours scolaire se particularise pour les 3e et 4e années :
. 2 sections dites Normales A et B : l’objectif principal est de former, pour l’industrie, des techniciens susceptibles de devenir dessinateurs, agents de maîtrise, cadres ou chefs d’entreprises.
Le diplôme d’élève breveté des ENP - le DEB -, délivré pour une moyenne supérieure à 12, sanctionne les études.
. La section dite Spéciale a pour but de préparer le concours d’entrée aux Écoles des Arts et Métiers, en principe celle d’Angers. C’est « la voie royale », suivant une certaine affirmation.
L’enseignement est rigoureux, de qualité, grâce à des professeurs dévoués et compétents.
Au terme de notre scolarité en juin 1947 :
. 4e normale : 62 sur 73 élèves ont obtenu le DEB
. 4e Spéciale : 7 sur 30 sont admis à l’ENAM d’Angers.
Mais la particularité de notre Promo est celle d’avoir bénéficié de la 1ère grande Réforme de l’Enseignement Technique : la création en 1946 du Bac technique (la 1ère partie) et en 1947 celui de Mathématiques et Technique (c’est-à-dire Math Elem., plus l’ épreuve de dessin industriel (5 h) et à l’oral celles d’atelier (8 h) et de technologie.
Ainsi Livet a eu ses 11ers bacheliers de l’Enseignement Technique, ce qui permettait notamment l’accès à l’Université. Cette réforme se poursuivra aux A & M, avec la création de la 4e année à Paris en 1950, pour des Promotions « cobayes ».
Le second aspect de la scolarité concerne les conditions de vie.
Tout d’abord, le cadre de vie scolaire…
A Chalon, l’ENP, ouverte en 1933, est belle, moderne, adaptée aux besoins de l’Établissement. Nantes offre les locaux de l’ancien séminaire
avec son cloître caractéristique -, restaurés et complétés en 1910 pour une école professionnelle.
Quand, nous sommes devenus en 1945, les « Chalonnais » de Nantes,
nous avons ressenti une grande nostalgie : des lettres de nos camarades
des adolescents de 15-17 ans - adressées début 1945 à notre professeur resté à Chalon, des écrits récupérés et lus avec émotion en 2008, sont éloquentes :
« J’ai énormément de mal à m’adapter à ma nouvelle école…Chalon c’est le paradis des internes… Dans les débuts nous ne nous lavions que tous les 6-7 jours, pas d’eau également au réfectoire ou si peu… nous sommes bien nourris (…) mais le pain manque. » C’est encore l’époque des tickets de rationnement…
Et puis, peu à peu nous nous sommes habitués, endurcis aux conditions rigoureuses, sévères de l’internat, avec des vacances tous les 3 mois….
Mais, dans un discours de juin 1948, pour le cinquantenaire de l’ENP Livet, le président national des Anciens Élèves des ENP s’indignait ainsi :
« … l’école occupe aujourd’hui des locaux dont les agencements, les aménagements et les matériels présentent un état de vétusté indigne d’un Établissement Technique moderne. (…) Nous espérons qu’un jour proche, nos dirigeants comprendront que l’Enseignement technique ne doit pas être considéré comme le parent pauvre de l’Enseignement général. »
Et pourtant… L’attente va durer plus de 45 ans ! Grâce à une refonte globale, complète de 1991 à 1996, le Lycée deviendra enfin moderne, confortable et adapté aux besoins de l’enseignement de la fin du XXe siècle.
Arts et Métiers, N° 201 Janvier / Février 1996.