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Dictionnaire des lycées publics des Pays de la Loire

L’Institution Livet : Cours primaire et Cours professionnel et commercial

L’Institution Livet : Cours primaire et Cours professionnel et commercial

L’ensemble des études était divisé en trois Cours dénommés désormais, le premier, Cours primaire, le second, Cours professionnel et commercial, le troisième, Cours industriel. Ces trois Cours étaient répartis en dix-huit classes dont chacune ne renfermait jamais plus de 35 élèves.

COURS PRIMAIRE. —

Le cours primaire comprenait une section préparatoire et une section élémentaire.

1. Section préparatoire. —

« Le cours préparatoire suivi par les enfants de cinq à huit ans comporte l’étude des prières, la lecture, l’écriture, le calcul oral et écrit, des récits oraux, des exercices de mémoire et de raisonnement si suivis avec raison, en Amérique, sous le nom de « leçons de chose ». Tous assistent à des cours de dessin, d’anglais et de musique vocale.

» Les enfants qui ont suivi ce cours lisent couramment, écrivent vite et bien, conjuguent les verbes, analysent les mots, ont déjà quelques connaissances de la langue française, sont habitués à calculer rapidement et à faire au moins les trois premières opérations de l’arithmétique. » L’attention, la mémoire, le raisonnement et le jugement ont été préparés ; on s’est attaché surtout à conserver le bon sens si souvent faussé par les débuts d’une instruction mal entendue. Les enfants ont appris à voir, à observer, à imiter par l’étude de l’écriture et du dessin, à bien entendre et à bien distinguer les sons par la lecture et la musique, à se familiariser avec la connaissance de l’anglais par l’étude de mots et des phrases usuelles. » On s’est efforcé de cultiver leurs qualités morales par la lecture de beaux exemples de vertu à la portée de leur âge ; on a essayé, aussi souvent que possible, de faire naître l’occasion de pratiquer des actes de charité envers les pauvres, d’amitié pour les camarades, d’amour pour la famille, de respect pour l’autorité, tout en les habituant à acquérir et à conserver le sentiment de leur dignité personnelle ».

1852

2. Section élémentaire. —

« Les élèves du cours élémentaire étaient âgés de 8 à 12 ans. Les études avaient pour sanction le Certificat d’Études primaires. » Dans ce cours, l’enfant reçoit une instruction équivalente à celle qui est donnée dans les meilleures écoles ordinaires, et lorsqu’il en a parcouru les quatre années, son instruction primaire est complète. Non seulement il sait, mais ses facultés ayant reçu une bonne culture, son jugement ayant été constamment exercé, il possède les moyens d’acquérir facilement des connaissances plus élevées, car ce qu’il a appris est autant basé sur le raisonnement que sur la mémoire. C’est alors qu’il entre dans le cours professionnel ».

COURS PROFESSIONNEL et COMMERCIAL. —

Le cours professionnel et commercial était suivi par les élèves qui, munis d’une bonne instruction primaire, se destinaient aux carrières commerciales, aux administrations, aux Écoles supérieures de Commerce et aux grandes Écoles de l’État. Il comprenait cinq années d’études. Une sixième année, facultative, était dite année complémentaire. Les études avaient pour sanction commune : 1° à la fin de la 3e année, le Certificat d’Études primaires supérieures ; 2° à la fin de la 5e année, le Baccalauréat de l’enseignement secondaire moderne.

1. Cours Professionnel. —

« Les études du cours professionnel sont absolument celles de l’enseignement secondaire spécial, auquel vient se joindre l’enseignement technique. Ce cours comprend cinq années d’études. Chaque année a deux divisions suivant exactement les mêmes cours sous la direction des mêmes professeurs. »Toutes les recommandations du Conseil Supérieur de l’Enseignement secondaire spécial ont été suivies scrupuleusement ; on a pu le faire, car les professeurs sont nombreux, le local bien disposé, le matériel considérable et sans cesse amélioré. »Les résultats obtenus sont une récompense des efforts multiples des professeurs. Chaque année, un grand nombre d’élèves sont admis à l’École des Arts et Métiers d’Angers, d’Architecture, des Beaux-Arts, etc…ou dans les administrations des Postes, des Télégraphes, des Ponts et Chaussées, de la Voirie, etc… Ceux qui sont parvenus au terme de leurs études subissent l’examen pour obtenir le diplôme d’Enseignement secondaire spécial, qui leur ouvre l’entrée des grands établissements industriels ou des principales maisons de commerce de la ville ».

2. Commerce. —

Les études spéciales à cette section comprenaient la comptabilité commerciale, la tenue des livres, un cours de marchandises, des notions sur les usages commerciaux des principaux pays du monde. » A la théorie était jointe la pratique. Un comptoir commercial familiarisait les élèves avec les opérations du commerce. Ils rédigeaient et échangeaient des billets à ordre, des traites, des lettres d’affaires, faisaient entre eux les opérations commerciales et financières les plus usitées. Ils étaient, de plus, conduits dans les principales maisons de commerce pour y étudier les matières premières, les produits fabriqués, les denrées commerciales, etc… » Ces études, terminées par un cours de législation usuelle et de science économique, avaient pour but de former des négociants, des administrateurs et des employés qualifiés pour les principales maisons de banque et de commerce.

3. Année complémentaire. — La sixième année d’études permettait aux jeunes gens, titulaires du baccalauréat-ès-sciences ou du diplôme d’Enseignement secondaire spécial, de se préparer aux examens pour l’admission à l’École Centrale des Arts et Manufactures. Les programmes du Cours professionnel et commercial comportaient notamment des langues vivantes et des travaux manuels. Les langues vivantes, anglais et allemand, gardaient une place importante dans les programmes ; leur étude était dirigée dans un sens tout pratique, tournée vers la langue usuelle et la correspondance commerciale.

Georges Creveuil, Eugène Livet 1820-1913.