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1943-1944. Évacuation des élèves
Les bombardements de NANTES et ce qui s’ensuivit
Année scolaire 1943-1944
“L’évacuation des élèves (convoyage, hébergement, financements…) a dû engendrer un énorme travail d’organisation et de correspondance. Il n’en reste malheureusement plus trace à Livet. Peut-être n’est-ce pas partout le cas. Je vous suggère donc de prendre contact avec les différents centres d’accueil. Peut-être ont-ils conservé quelques souvenirs de ces évènements ”
Fiche sur la période 1943-1944
Les bombardements de 1943 sur Nantes avaient été si meurtriers que la Direction de Livet décida d’évacuer une grande partie de élèves et sollicita le concours de plusieurs Écoles Nationales Professionnelles susceptibles d’accueillir des pensionnaires.
Ville d’accueil | Nombre d’élèves |
---|---|
CHALONS / SAONE | 33 |
ÉGLETONS | 43 |
LIMOGES | 21 |
OYONNAX | 59 |
TARBES | 37 |
THIERS | 28 |
VOIRON | 41 |
Recherches effectuées par M. Guy Jallais (promotion 1941-1945). Mars 2008.
Promotion 1940-1944
© Fonds Guy Jallais
E.N.P Égletons (Corrèze)
Vue des ateliers ;
"La superficie de l’École dépasse 10 hectares.[...] Cette magnifique école fut durement touchée au cours des bombardements qui précédèrent, en 1944, la libération de la ville."
Source : Les Écoles Nationales Professionnelles de France. 1895-1945. Imp. Aulard 1947. Ouvrage édité par les soins de la Société amicale des anciens élèves des Écoles nationales professionnelles.
Source : Les Écoles Nationales Professionnelles de France. 1895-1945. Imp. Aulard 1947. Ouvrage édité par les soins de la Société amicale des anciens élèves des Écoles nationales professionnelles.
Source : Les Écoles Nationales Professionnelles de France. 1895-1945. Imp. Aulard 1947. Ouvrage édité par les soins de la Société amicale des anciens élèves des Écoles nationales professionnelles.
Source : Les Écoles Nationales Professionnelles de France. 1895-1945. Imp. Aulard 1947. Ouvrage édité par les soins de la Société amicale des anciens élèves des Écoles nationales professionnelles.
E.N.P Thiers
Source : Les Écoles Nationales Professionnelles de France. 1895-1945. Imp. Aulard 1947. Ouvrage édité par les soins de la Société amicale des anciens élèves des Écoles nationales professionnelles.
6 élèves seront dispersés dans d’autres établissements sans doute pour des raisons personnelles (MORLAIX, VIERZON, SAINT-OUEN, BESANҪON).
Au total environ 270 élèves furent évacués. Pour eux, l’année scolaire ne put commencer qu’en janvier 1944. Une soixantaine d’autres démissionnèrent, la plupart pour des raisons de sécurité compte tenu des aléas nombreux liés aux transports ferroviaires désorganisés, bombardés, sabotés…
Les archives de Livet d’où sont extraits ces renseignements mentionnent également quelques cas plus dramatiques :
Élèves tués sous les bombardements :
COUTAN Raymond
LAUNAIS Georges
LE PIERRÈS Paul
HUCHET Bernard
Assassiné à Auschwitz :
KRAVETZ Simon. Israëlite.
Fusillé par les Allemands le 19.08.1944 :
LE GUYADER
Rafle du 15 au 20 juillet 1942
KRAVETZ Simon, né à Nantes le 16. mars 1926. Âgé de 16 ans. Résidant à Nantes. Arrêté le 15 juillet 1942, en plein cours, au lycée Livet à Nantes. Son père, KRAVETZ Henri, Polonais, né à Brest-Litowsk le 18 août 1892, marchand forain, résidant à Nantes fût également arrêté le même jour.
Simon Kravetz (l’un des 107 déportés d’origine juive arrêtés dans les départements bretons) fît parti du convoi N°8 qui, le 20 juillet 1942 en soirée, quitta Angers en direction d’Auschwitz. Ce convoi constitué de 824 déportés arriva dans ce camp le 23 juillet.
Bibliographie :
Beate et Serge Klarsfeld, Le Mémorial de la déportation des Juifs de France, Paris 1978.
Claude Toczé et Annie Lambert, Être juifs à Nantes sous Vichy, Éd. Siloé, 1994.
Témoignage de M.Gouy.
Extrait :
" Né le 16 mars 1926, Simon Kravetz était entré à l’école nationale professionnelle de Livet en 1940. Fin juin ou début juillet, pendant un cours de français, deux feldgendarmes allemands casqués firent irruption dans la classe. Ignorant la présence du professeur, ils ne proférèrent qu’un seul mot : "Kravetz !". L’enfant se leva, s’avança vers eux qui, aussitôt, l’emmenèrent.
"Un silence pesant a suivi pendant de longues minutes. Nos visages étaient figés par la peur. Nous n’avions que quinze ans. A cette époque, nous ignorions vers quel enfer partait Simon. Nous n’avons jamais oublié ce petit camarade aux grosses lunettes de myope, vêtu d’un pantalon de golf et d’un blouson de suédine, portant sur la poitrine une étoile jaune marquée de l’inscription : juif."
Simon Kravetz, à gauche, avec l’un de ses camarades.