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Alcide Gabaret
Alcide GABARET
© Fonds Jean-Charles Verdier
Alcide GABARET, élevé dans les sentiments de l’honneur et du devoir, pour suivre son frère aîné, combattant en France dans notre armée d’Afrique, avait juré de prendre une part active dans la libération de son pays.
Il aurait pu se contenter de demeurer sourd aux ordres reçus par ceux de son âge pour la déportation en Allemagne, se cacher et attendre ; cela ne suffisait pas à son besoin de se donner tout entier au salut de la France. Il s’engagea dans cette phalange de héros obscurs qu’on voulut perdre par la calomnie et qu’on nomma les "maquisards".
"Maquisards", un nom qui, désormais, restera dans l’histoire, synonyme du plus pur héroïsme de ces jeunes qui - à l’exemple d’Alcide Gabaret - moururent face à l’ennemi pour que vive la France.
La Vendée Républicaine, 15 septembre 1944.
Lettre de prison du 15 Févier 1941
Alcide GABARET
maison d’arrêt
9 rue Descartes
Nantes
Nantes le 15-2-41
Chers Parents
Comme le Directeur a dû vous l’annoncer, je suis depuis mercredi à Lafayette.
Deux de mes camarades sont venus me rejoindre jeudi.
Je ne vous ai pas écrit plus tôt car nous avons droit à deux lettres par mois : 1 le 15 et une le 28.
Le matin, on se lève à 7h ½, on a la soupe à 9 heures, la ration de pain, puis à 4 heures on à la 2ème soupe.
On se couche à 6h ½.
Il y a un camarade qui a reçu un colis à l’instant. Je vous jure qu’il a été le bienvenu. Surtout, ne vous faîtes pas de mauvais sang pour moi. Je vous en supplie.
Je vais demander la permission de faire rentrer mes livres, car, comme nous sommes trois, nous pourrons peut-être travailler.
Nous avons le droit de recevoir des colis de vivres, il paraît qu’il n’y a pas longtemps. J’espère que Mme Sudre pensera à nous.
Nous ne savons pas encore pour combien nous sommes ici, ce n’est pas encore décidé.
Il y a un lycéen qui est très gentil.
Nous essayons d’appliquer ce que nous disent ceux qui sont ici ; on essaie de tuer le temps le mieux possible, les jours succèdent aux jours et ils sont tous les mêmes.
Le plus long est d’attendre d’être passé en jugement, car on ne sait pas pour combien de temps on est ici.
Envoyez-moi le plus tôt possible le gros pullover que j’ai laissé là-bas à Noël.
Je continue la lettre que j’ai commencée tout à l’heure.
Je vous redis une chose : surtout ne vous faîtes pas de mauvais sang pour moi.
Il y a ici un prêtre, un ancien élève de l’école. Ils sont tous très gentils. Ils sont toujours prêts à rendre service.
Nous n’avons qu’une chose à faire : attendre et espérer que j’irai aux Sables le plus tôt possible.
Sur les deux qui sont avec moi ici, il y a en un qui est de Guingamp, l’autre est de Nantes.
J’espère que le boulot va à peu près et que le temps est beau.
Quel est le concours que Jane préparait ? Vous m’en parliez sur votre lettre, mais je ne sais pas de quel examen il s’agit.
Je m’arrête ici, car j’ai la tête vide et je ne peux plus penser à rien.
Je vous demande une dernière fois de ne pas vous inquiéter pour moi.
Bons baisers à tous et à …..
Alcide
© Fonds Jean-Charles Verdier
Notes : Lorsqu’il écrit cette lettre, Alcide GABARET n’a pas encore 17 ans. Ses parents habitent les Sables d’Olonne.
Madame Sudre est une connaissance de ses parents, laquelle, semble-t-il devait demeurer à Sucé. Le 17 février 1941, Madame Sudre écrit à un membre de la famille : " J’ai attendu pour vous prévenir que Alcide a été pris par les Allemands avec des tracts sur lui, d’autres élèves aussi, ainsi que ceux du lycée etc...Ils sont à Lafayette."
Là-bas, c’est-à-dire aux Sables d’Olonne.
Jeanne est sa soeur née le 22 mars 1922 à Nantes, décédée aux Sables d’Olonne le 11 mars 2007.
Monument aux Morts, Les Sables d’Olonne (85100), Pays de la Loire
Né en mai 1924. Résistant, maquisard fait prisonnier le 28 juin 1944 après l’attaque du Maquis de Saffré (Loire Atlantique) par les Allemands et les Miliciens. Fusillé le 29 juin 1944 avec 26 de ses compagnons. Source : le Mémorial GenWeb.
Photo de la plaque communiquée par Jean Guilloteau.
Alcide Gabaret, l’un des 27 fusillés à la Bouvardière le 29 juin 1944.
L’avenir de l’Ouest, samedi 30 juin 1945.
C’est au Château de la Bouvardière, commune de Saint-Herblain, que les allemands avaient fixé, pour cette audience exceptionnelle, le siège du Tribunal et le lieu de l’exécution, qui devait suivre immédiatement, loin des regards et des réactions de la population.
"L’audience est ouverte à 17h30 ; elle fut levée à 22h. Le simulacre de justice fut joué selon tous les rites tudesques : serment des acteurs sur Hitler et sur le Code, interrogatoire des accusés, réquisitoire haineux de l’Oberst commissaire du Gouvernement, diatribe véhémente du Ruppert, plaidoirie de cinq minutes du gefreite défenseur, délibéré de trois quarts d’heure, reprise de l’audience et prononcé de la sentence !"
L’avenir de l’Ouest,26 juin 1945.
Alcide GABARET est titulaire, à titre posthume, de la Médaille Militaire, de la Croix de Guerre et de la Médaille de la Résistance. Une avenue des Sables d’Olonne porte son nom.
© Fonds Jean-Charles Verdier
© Fonds Jean-Charles Verdier
© Fonds Jean-Charles Verdier
© Fonds Jean-Charles Verdier
© Fonds Jean-Charles Verdier
© Fonds Jean-Charles Verdier
© Fonds Jean-Charles Verdier
© Fonds Jean-Charles Verdier