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Les inondations
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Les inondations à Nantes
© Fonds C.B
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La grande crue de 1910
Il y a juste cent ans les inondations de Paris, la crue de 1910 , du 20 janvier au 15 mars 1910 , la catastrophe qui a duré plus de 45 jours dans la capitale ! Retour à la normale en mars !
Diaporama
La crue exceptionnelle qui avait touché Paris et sa région en janvier 1910 fut à l’époque la plus importante que la capitale ait connue depuis 250 ans. Aujourd’hui centenaires, les photos qui en témoignent font l’objet d’une exposition qui se tient à la Galerie des bibliothèques- jusqu’au 28 mars. Pour accompagner l’événement, la Mairie de Paris propose également un site- rassemblant plus de 1 300 documents (essentiellement photos, mais aussi cartes postales, caricatures, articles de presse et publicités). La visite virtuelle est organisée selon neuf thématiques dont "Paris Venise", "la vie quotidienne", "transports et déplacement", "médiatisation de l’événement", "le soutien aux sinistrés" et "La décrue". Outre la possibilité de zoomer sur ces clichés, une carte Google Map- permet de situer l’impact du sinistre dans les arrondissements de la ville. L’Assemblée publie de son côté des images du Palais-Bourbon sous les eaux ainsi que les notes d’un sténographe du Palais-. Enfin, le site Crue 1910- du ministère de l’écologie et du développement durable s’attarde à montrer l’étendue de la grande crue au-delà de Paris. Une carte interactive qui s’étend autour de de la Seine entre les communes de Dienville (Aube) et Canteleu (Seine-Maritime), regroupant près de 2 000 clichés. A cet effet, les internautes heureux possesseurs d’images de cette crue trouvées dans le grenier familial peuvent les proposer sur ce site afin d’alimenter la photothèque.
© Fonds C.B
Les inondations à Paris
Journal Le Monde 10.01.2010
Pour commémorer le centenaire de l’événement, la Bibliothèque historique de la ville de Paris a monté une exposition : plus de cent tirages originaux de photographies souvent inédites issues de son fonds, enrichie d’apports d’autres collections parisiennes (le Musée Carnavalet, la Bibliothèque Forney, les Archives de Paris et l’agence Roger-Viollet), et quelques acquisitions récentes. Le résultat est une passionnante évocation de cette crue, qui réussit à être spectaculaire sans basculer dans l’anecdote.
La montée des eaux, causée par d’abondantes pluies et la fonte des neiges, commence le 20 janvier 1910. En une semaine, le niveau monte de 3,80 m à 8,50 m. Plus de 450 hectares se retrouvent sous l’eau, douze arrondissements sont touchés. Les gares d’Orsay et des Invalides sont inondées, comme celles de Lyon et de Saint-Lazare. L’électricité s’arrête, les quais de Seine sont envahis. L’eau s’engouffre même dans les tunnels du tout récent métropolitain. En quelques heures, la ville est paralysée. Comme les Halles échappent à l’inondation, la ville ne connaît pas de pénurie alimentaire. Mais les entrepôts de Bercy sont noyés. En leur centre se forme un lac malodorant de 5 mètres de profondeur, à la surface duquel flottent des barriques.
De nombreux Parisiens s’amusent du visage insolite qu’a soudain pris leur environnement. Les chevaux suppléent les tramways, des canots réquisitionnés permettent aux Parisiens de circuler... "Avenue Montaigne, on a organisé des promenades de plaisance en barque. Pour deux sous, on passe au pied des hôtels les plus cossus, et des photographes prennent de vous un portrait d’inondé pour la somme de 50 centimes", écrit Guillaume Apollinaire dans Paris Journal, le 29 janvier 1910, au plus fort de la crue. L’exposition s’attarde, images à l’appui, sur les saynètes incongrues, spontanées ou pas, entraînées par l’inondation, et qui feront le tour du monde.
Le parcours thématique permet d’aborder tous les aspects de l’épisode. La crue fut brutale, les eaux mirent plus d’un mois à se retirer. Outre les dégâts matériels (estimés à 400 millions de francs or), l’inondation, réveillant des peurs ancestrales, a provoqué un élan national de solidarité envers les 150 000 Parisiens et 200 000 banlieusards sinistrés. Ainsi les affiches collectées à l’époque témoignent-elles de la crainte des épidémies manifestée par les autorités. C’est pour les éviter que le préfet de police Louis Lépine fit déverser les déchets directement dans la Seine. L’image des monceaux d’ordures déversés depuis le pont de Tolbiac est saisissante.
Durant toute l’année 1910, des opérations caritatives sont organisées pour venir en aide aux sinistrés. Dans le même temps, les cartes postales commémoratives connaissent un engouement spectaculaire. La mairie propose à qui le veut des plaques émaillées qui doivent être fixées sur les murs à la hauteur maximale de la crue, pour que les immeubles gardent la trace de l’événement. Et pour que les Parisiens n’oublient pas que le danger n’est pas écarté : malgré les aménagements du cours de la Seine, Paris reste vulnérable. Les bassins de retenue assurent une baisse du niveau de 60 centimètres seulement.
"Paris inondé 1910 ". Du 8 janvier au 28 mars, du mardi au dimanche de 13 heures à 19 heures, nocturne le jeudi jusqu’à 21 heures. Galerie des bibliothèques, 22, rue Malher, Paris 4e.
Visite virtuelle de l’exposition et cartographie interactive :
Jérôme Gautheret
Article paru dans l’édition du 10.01.10.