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Christophe Le Floch Fondeur d’art
Christophe Le FLOCH
Le buste de la future statue a été coulé hier à 1 200 °C dans une fonderie d’art de Blain. J.-S. Evrard / 20 Minutes
Ouest-France
Françoise Boudier assiste avec émotion au coulage d’un des six fragments de « son » général qui sera ensuite assemblé par le fondeur Christophe Le Floc’h, à Blain.
La fonderie Christophe le Floc’h, à Blain, réalise actuellement une statue du général de Gaulle. Elle sera dévoilée le 18 juin prochain sur le cours des Cinquante-Otages.
« Mon père, qui était gaulliste, ne voulait pas que je devienne sculpteur. » Là où il est, le papa de Françoise Boudier doit méditer sur cette scène : sa fille assistant au coulage d’une statue du général de Gaulle, réalisée par elle.
L’atelier Le Floc’h se trouve à Blain. Dans l’atelier, un creuset où mijotent des lingots de bronze (cuivre, étain, aluminium). Faites revenir trois heures à 1 200°, versez dans un moule, laissez refroidir, et voici un général de Gaulle en pleine forme, haut de 2,20 m, et pesant ses bons 400 kg. « Le vrai Charles de Gaulle mesurait 1,93 m, explique l’artiste, mais une statue doit toujours être soit plus petite, soit plus grande que nature. » Aura-t-il un grand nez ? Lèvera-t-il les bras en signe de victoire ? Ce Général, nous n’en connaîtrons ni le visage ni l’allure avant le 18 juin 2010, date où la statue sera dévoilée. L’événement aura lieu sur l’esplanade des cinq communes « Compagnon de la Libération », au bout du cours des Cinquante-Otages, face au Mausolée.
70e anniversaire de l’appel
Pour ce 70e anniversaire de l’appel du 18 juin, Nantes rend hommage à Charles de Gaulle. En octobre 1941, les 50 Otages de Nantes étaient fusillés. Dès le 11 novembre, le général de Gaulle décernait, de Londres, la Croix de la Libération à la ville de Nantes, « ville héroïque qui, depuis le crime de la capitulation, a opposé une résistance acharnée à toute forme de collaboration avec l’ennemi ». Le 14 janvier 1945, le général venait à Nantes remettre la croix de la Libération à la ville. « Il est de la responsabilité de la ville, explique Stéphane Junique, adjoint au patrimoine, de passer le témoin de l’esprit de résistance aux générations futures, alors que disparaît la génération historique des Résistants. » Nantes possède déjà cinq statues en pied : Cambronne, Mellinet, Aristide Briand, Anne de Bretagne et Jules Verne. Cette sixième statue, d’un coût de 88 000 €, résulte d’une décision prise en début de mandat par Jean-Marc Ayrault.
« Après Paris, Nantes est la deuxième ville Compagnon de la Libération à ériger une statue en pied du général, indique Stéphane Junique. Certains estiment qu’une statue est une chose dépassée, ce n’est pas notre position. Une statue est un élément symbolique fort, un repère historique pour les générations nouvelles. »
Et cette nouvelle œuvre fera partie du parcours statuaire des prochaines journées nationales du patrimoine (18 et 19 septembre), dont le thème sera précisément les grands hommes.
Ce bronze a été fondu par l’un des derniers élèves fondeurs du lycée Livet, Christophe Le Floc’h, qui explique : « Nous avons réalisé un Alfred Hitchcock pour le festival de Dinard, explique Christophe Le Floc’h, mais l’essentiel de notre activité consiste à réaliser les œuvres de quelque 200 artistes. »
Françoise Boudier aura consacré quatre mois à son général. « C’est mon premier monument, assure-t-elle, mais curieusement, je n’ai eu aucune appréhension. Comme mon père ressemblait au général, j’avais l’impression de sculpter mon père. » Après avoir étudié films et documents, elle a façonné l’homme du 18 juin, l’homme de cinquante ans, un homme en marche. « Nous nous sommes réconciliés à la fin, mon père et moi. Il était adjoint dans une ville du nord, a organisé pour moi une exposition personnelle. » Si le général de Françoise Boudier a un imperceptible petit sourire aux lèvres, nous saurons pourquoi.
Daniel MORVAN
Ouest-France 7.05.2010
© Photo Xavier Trochu